Quelles sont les retombées des pratiques artistiques à visées sociales et éducatives sur les artistes et leurs pratiques?
1er juin 2021 – 11h35

Constanza Camelo-Suarez s’intéresse à la création, à la théorisation et à la diffusion de l’art expérimental. Sa pratique artistique s’articule autour de l’élaboration de dispositifs performatifs et in situ. Elle est co-fondatrice de We are not Speedy Gonzales, un collectif d’artistes migrants qui travaille sur l’interculturalité et ses représentations dans le milieu de l’art actuel. En tant que commissaire indépendante, Camelo-Suarez a organisé des rencontres théoriques et des échanges artistiques entre le Canada et l’Amérique Latine. Elle travaille comme professeure au département des arts et lettres de l’Université du Québec à Chicoutimi et a publié des textes qui interrogent la pratique de l’art action et de l’art contextuel. Elle est membre du CELAT (Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés) et co-fondatrice de la chaire UNESCO en Transmission culturelle chez les Premiers peuples. 

Dramaturge, artiste audacieuse, humaniste engagée, Angèle Séguin est fondatrice et directrice artistique du Théâtre des Petites Lanternes depuis 22 ans. Ses projets qui rayonnent à l’international lui ont valu de nombreuses reconnaissances. En 2006, elle a créé le processus de création de la Grande Cueillette des Mots (GCM) et mis en oeuvre une série de collaborations sur les scènes nationales et internationales (Canada, Hong Kong, Brésil, Haïti, République Démo­cratique du Congo, France) en plus de nombreux ateliers et conférences sur divers continents. Elle participe régulièrement à des jurys et comités de travail sur les arts et de la culture. Depuis 2018, elle dirige le Projet Monarques, création théâtrale pancanadienne avec le processus de la GCM qui donne une voix à des vétérans, à des familles de militaires à propos de leurs blessures liées au stress post-traumatique et des innombrables répercussions sur eux-mêmes et sur leur entourage.  

Détenteur d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques, la pratique artistique de Stanley Février s’articule autour des relations humaines et pose un regard aiguisé sur les dyna­miques sociales prenant forme dans les sociétés occidentales. Il envisage l’art comme un vecteur de changement et de transformation sociale. Motivé par le désir d’activer la conscience collective et individuelle, l’artiste s’approprie et modifie les archives d’évènements dramatiques, (images, vidéos, photographies), saisis sur Internet. Par ses installations, perfor­mances et projets d’art participatif, il tente de créer un espace de rencontre où les partici­pant.e.s sont au centre de l’oeuvre, les amenant à se repolitiser par une mobilisation et une prise de conscience du je- du -nous, et du pouvoir politique. Les oeuvres participatives sont une forme de combat sociopolitique ancré dans la dénonciation, la réparation, l’égalité du droit de vivre et la liberté. Ses récentes préoccupations artistiques et conceptuelles se basent sur la critique institutionnelle face à des enjeux identitaires, la violence et les inégalités engendrées par celles-ci.

Détentrice d’une maîtrise en psychologie et éducation ainsi que d’un impressionnant parcours à titre d’interprète et d’enseignante en danse, Cindy Schwartz est une humaniste passionnée en plus d’être aussi une gestion­naire aguerrie. Sa détermination ainsi que sa capacité naturelle à réunir des gens autour de projets novateurs et audacieux l’ont amenée à fonder Les Muses en 1997. Luttant avec coeur et conviction pour la reconnaissance, l’inclusion et la participation sociale des artistes atypiques au sein du milieu artistique, Cindy Schwartz a présidé en 2011 la Table de concertation des organismes oeuvrant dans le domaine culturel auprès des personnes handicapées. Son implication et sa contribution auprès de cette communauté ont été plus d’une fois récompensées par le biais de divers prix, notamment le Prix Janine-Sutto (qu’elle a obtenu à deux reprises) ainsi que le prestigieux prix À part entière de l’Office des personnes handicapées du Québec.

Quel est l’apport des pratiques artistiques et pédagogiques dans les milieux de soin, communautaire et éducatif?
2 juin 2021 – 11h35

La Dre Patricia Garel a terminé ses études médicales à Paris (France). D’abord recrutée comme professeure adjointe de clinique par l’Université McGill, elle a travaillé à l’Hô­pital Douglas de 1986 à 1990. Elle a ensuite rejoint le département de psychiatrie de l’Hôpital Sainte-Justine. Elle est responsable des activités académiques et de l’enseignement de 1994 à 2002, chef du département de psychiatrie du CHU Sainte-Justine de 2002 à 2012. Depuis 2009, elle a développé un projet de réhabilitation sociale par l’art et la créativité, Espace Transition, en partenariat avec des institutions comme le Cirque du Soleil, Jeunesses musicales Canada, l’Opéra de Montréal et le Musée des beaux-arts de Montréal (www.etpsy.ca). 

Les arts plastiques comme passerelle du vivre-ensemble, ainsi que comme gage d’épanouissement et d’intercommunication, à l’école et dans la société : c’est ce qui mobilise Emmanuelle Allard auprès de ses élèves montréalais. Titulaire d’une maî­trise en enseignement des arts visuels et médiatiques (2002), elle a réalisé de nombreux projets pédagogiques et artistiques à l’école et dans divers lieux culturels : murales, expositions, sites Web. Ses réalisations intègrent arts plastiques, vi­suels et médiatiques, art dramatique, musique et TIC dans une perspective interculturelle, inclu­sive et interdisciplinaire. Ayant à son actif de nombreuses communications et publications, elle a reçu pour son livre d’activités interactives Passep’Art le prix du meilleur livre numérique ar­tistique à la iBook Author Conference à Nashville (Tennessee) en 2015. Elle collabore avec baobabeducation.com. En 2020, elle a été lauréate du Prix novateur en enseignement des arts du Conseil des diplômés de la Faculté des arts de l’UQAM.

Crédit photo : Mélanie Dusseault

Artiste et chercheure engagée, Véro Leduc est professeure au département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal, où elle enseigne au baccalauréat en action culturelle et au programme court de 2e cycle Handicap et sourditude : droits et citoyenneté. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté cultu­relle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle, ses travaux actuels portent sur les pratiques artistiques des personnes sourdes et handicapées au Canada, les musiques sourdes et les pratiques d’accessibilité et d’équité culturelles. Chercheure associée à divers réseaux de recherche (CELAT – Centre de recherche Cultures-Arts-Sociétés, OMEC – Observa­toire des médiations culturelles, Partenariat Ageing+Communication+ Technologies, Partenariat Hemispheric Encounters: Developing Transborder Research-Creation Practices, Critical Disabi­lity Studies Working Group, Cultures du témoignage, Réseau interuniversitaire québécois en équité, diversité et inclusion), son approche s’inscrit dans des perspectives critiques, intersec­tionnelles, féministes, queer, décoloniales, crip (handicapées) et sourdes. 

Émilie Fortier est directrice des services du Campus Saint-Laurent de la Mission Old Brewery dont la vocation est d’apporter des solutions concrètes et durables pour mettre fin à l’itinérance. Elle a rejoint la Mission OldBrewery en 2012 comme adjointe à la chef des programmes d’accompagnement et des services d’urgence et a pris, en 2015, la direction de ce service. Elle est responsable du développement de projets en intervention auprès de la po­pulation itinérante et en santé urbaine, et effectue la liaison auprès des différents partenaires de la Mission. Avec une vision axée sur les solutions et consciente que l’intervention psychoso­ciale demande de la créativité, c’est sans hésiter qu’elle a accepté l’invitation à contribuer à la mise en place d’ateliers d’arts visuels au sein de l’organisme permettant à plusieurs résidents de la Mission de s’impliquer différemment dans leur démarche vers une sortie de l’itinérance. 

Mobiliser des décideur.euse.s et des partenaires autour de projets artistiques en contexte de soins, communautaire et éducatif : rêve ou réalité?
3 juin 2021 – 11h35

Rhodnie Désir est née d’une mère des Gonaïves et d’un père de Port-au-Prince. Diplômée en communications et en marketing de l’Université de Montréal et de HEC Montréal ainsi qu’en lancement d’entreprise (SAJE Montréal Métro), elle a également reçu une formation en danse. En 2008, elle fondait Dêzam, un organisme qui a conçu plus de 2500 actions culturelles en 10 ans. En 2017, elle mettait sur pied sa compagnie de danse RD Créations. Rhodnie Désir est fréquemment invitée comme conférencière et comme juré auprès des Conseils des arts de Mon­tréal, du Québec et du Canada. Elle est récipiendaire de nombreux prix, parmi lesquels le Grand Prix de la danse de Montréal 2020, présenté par Québecor et la Ville de Montréal, et le prix Envol pour la diversité culturelle et les pratiques inclusives en danse, décerné par le Conseil des arts de Montréal. Avec son projet BOW’T TRAIL, l’artiste a su rallier une quarantaine de partenaires internationaux et se mériter la reconnaissance du projet La route de l’esclave : résistance, liber­té, héritage de l’UNESCO.
Voir le reportage avec Rhodnie Désir sur Radio-Canada.

 Crédit photo : Kevin Calixte

Danièle Racine est commissaire à la médiation culturelle au Service de la culture de la Ville de Montréal, responsable de programmes de soutien et d’accompagnement du milieu culturel et des arrondissements montréalais pour la réalisation de projets culturels et artis­tiques inclusifs avec la population. En concordance avec la politique de développement culturel de la Ville, elle développe une approche axée sur la participation citoyenne dans le réseau des maisons de la culture et dans le déploiement des quartiers culturels montréalais. Depuis 2006, elle contribue activement au développement des pratiques en initiant et en participant à des recherches partenariales, dont Les effets de la médiation culturelle : participation, expression, changement et Mutations des pratiques artistiques et participation, qui ont fait l’objet de publi­cations scientifiques et de conférences internationales. Ses travaux actuels abordent la ques­tion des communs urbains et de la gouvernance partagée dans un contexte de développement culturel. Elle favorise le transfert public des pratiques et des savoirs par l’édition du site inter­net : http://montreal.mediationculturelle.org/

Hélène Lévesque est conseillère pédagogique en musique au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM). Depuis plus de dix ans, elle crée des ponts entre les établissements scolaires et le monde musical. Des partenariats pédagogiques avec l’Orchestre Métropolitain, l’Opéra de Montréal et la SMCQ lui permettent d’élaborer chaque année du matériel sur mesure et de mettre en action de nombreux évènements. Cofondatrice du Réseau des conseillers pédagogiques et des répondants en musique du Québec (RCRMQ) elle est aussi activement impliquée dans le nouveau Réseau choral des écoles québécoises.

Louise Poissant, Ph.D. en philosophie, est directrice scientifique du Fonds de re­cherche du Québec – Société et culture. Elle a été doyenne à la Faculté des arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) de 2006 à 2015. Elle a été professeure d’esthétique et de théorie à l’École des arts visuels et médiatiques de 1989 à 2006 où elle a dirigé le Groupe de recherche en arts médiatiques (GRAM). Elle est l’auteure de nombreux ouvrages et articles dans le domaine des arts médiatiques publiés dans diverses revues au Canada, en France, au Brésil et aux États- Unis.

Hannah Claus est une artiste transdisciplinaire de descendance Kanien’kehá:ka [Mohawk] et anglaise. Dans sa pratique artistique, elle emploie une épistémologie Onkwehonwe [autochtone] afin de mettre en évidence des façons de comprendre et d’être en relation avec les mondes qui nous entourent. Élue à la confrérie nord-américaine Eiteljorg en 2019 et récipiendaire du Prix Giverny en 2020, ses expositions collectives récentes incluent, Des horizons d’attentes (Musée d’art contemporain de Montréal), Cadrer la nature (Centre d’exposition de l’Université de Montréal) et Written on the Earth (Université Western). Elle est membre du conseil d’adminis­tration du Conseil des arts de Montréal depuis 2018 et est co-fondatrice de daphne, le nouveau centre d’artistes autochtone à Montréal. Claus assume le rôle de commissaire pour présenter le travail de Teharlihuan Michel Savard dans le cadre de la première exposition de daphne. Elle est membre de la communauté Kanien’kehá:ka de Tyendinaga – Mohawks de la Baie de Quinte. Elle habite et travaille à Montréal depuis 2001