En quoi votre pratique permet-elle une mobilisation par l’art?
31 mai 2021 – 18h

Manon Barbeau a oeuvré pendant plus de trente ans comme scénariste puis comme réalisatrice de documentaires plusieurs fois primés. En 2003, elle fonde le Vidéo Para­diso puis le Wapikoni mobile en collaboration avec le Conseil de la nation Atikamekw, le Conseil des Jeunes des Premières Nations et le soutien de l’Assemblée des Premières Nations du Qué­bec et du Labrador. Le Wapikoni mobile est un studio ambulant de créations vidéo et musicales destiné aux jeunes des Premières Nations qui y ont réalisé plus de 1200 films récompensés dans des festivals prestigieux à travers le monde. En 2007, Manon Barbeau fonde Musique no­made qui offre ateliers d’enregistrement et rayonnement aux musiciens autochtones et à ceux de la diversité. En 2014, avec une quinzaine de partenaires internationaux, elle fonde le RICAA, premier Réseau International de Création Audiovisuel Autochtone. En 2017, le Wapikoni devient partenaire officiel de l’UNESCO. En 2014, elle est nommée Officière de l’Ordre national du Qué­bec. Elle reçoit le prix Albert-Tessier, la plus haute récompense en matière de cinéma au Québec. En 2017, elle est récipiendaire de l’Ordre du Canada pour « ses réalisations cinématographiques et son dévouement auprès des jeunes des Premières Nations ». Elle est nommée Chevalière de l’Ordre de Montréal pour son parcours cinématographique et son implication sociale, Chevalière des Arts et des Lettres de la République Française, Mentore de la Fondation Trudeau et, en 2018, elle reçoit l’Ordre des arts et des lettres du Québec ainsi que le Prix Unesco/Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et la non-violence.

Kent Monkman (né en 1965) est un artiste visuel interdisciplinaire. Membre de la nation crie de Fisher River située dans le territoire du Traité n° 5 (Manitoba), il vit et travaille dans le territoire de Dish With One Spoon (Toronto, Canada). Connu pour ses interventions pro­vocatrices liées à l’histoire de l’art de l’Europe occidentale et des États-Unis, Monkman explore les thèmes de la colonisation, de la sexualité, de la perte et de la résilience – les complexités des expériences autochtones historiques et contemporaines – à travers la peinture, le film-vidéo, la performance et l’installation. L’alter ego de Monkman, Miss Chief Eagle Testickle, apparaît souvent dans son travail comme un être surnaturel qui voyage dans le temps et qui change de forme, qui renverse le regard colonial pour mettre de l’avant les notions issues de l’histoire et des peuples autochtones. Les oeuvres de Monkman ont été exposées dans des institutions telles que le Metropolitan Museum of Art, le Denver Art Museum, le Philbrook Museum of Art, le Crystal Bridges Museum of American Art, le Musée des Beaux-Arts de Montréal, le Musée d’art contemporain de Montréal, le Royal Ontario Museum, la Galerie nationale du Canada, la Hayward Gallery, le Witte de With Centre for Contemporary Art, le Musée d’art contemporain de Rochechouart, la Maison Rouge et le Palais de Tokyo. Monkman a présenté deux expositions in­dividuelles en tournée nationale au Canada : Shame and Prejudice : A Story of Resilience (2017- 2020) et The Triumph of Mischief (2007-2010).

En quoi l’art contribue-t-il à des changements individuels et collectifs (partie 1)?
1er juin 2021 – 9h30 

Richard Sandell est professeur à la School of Museum Studies de l’University of Leicester en Angleterre et co-directeur du Centre de recherche pour les musées et les galeries. Ses recherches et sa pratique, menées en collaboration avec des musées, des galeries et des organisations patrimoniales, explorent le rôle que les musées peuvent jouer afin de soutenir les droits de la personne, la justice sociale et l’égalité. Il a dirigé le partenariat de recherche entre le National Trust et le RCMG qui a donné forme au programme récompensé Prejudice and Pride LGBTQ heritage (2017-2019). Une collaboration de recherche avec la Wellcome Collection, explo­rant de nouvelles façons éthiquement informées de présenter le handicap, a donné naissance à une nouvelle galerie permanente – Being Human – qui a ouvert ses portes en 2019. Richard San­dell fait également partie de l’équipe de recherche qui a créé HumanKind, une collaboration ré­volutionnaire (2018-2021) avec le National Trust qui explore le potentiel de la culture pour lutter contre l’isolement social et la solitude. Parmi ses livres les plus récents, citons Museums, Mora­lities and Human Rights (2017) et Museum Activism (avec Robert R. Janes, 2019), qui a remporté le prix de l’Association des musées canadiens pour « Outstanding Achievement for Research in the Cultural Heritage Sector ». 

Lois H. Silverman, Ph.D., est professeure d’études muséales et impliquée au sein du programme Museum Studies de la School of Liberal Arts de l’Indiana University – Pur­due University Indianapolis (IUPUI) aux États-Unis. Elle est une chercheure accomplie, mentore et consultante internationale pour les musées, les agences de services sociaux et les organisa­tions artistiques. Auteure de plus de 55 publications, dont The Social Work of Museums (Rout­ledge 2010) et The Therapeutic Potential of Museums (1998), elle est une leader d’opinion, une créatrice de projets et une instigatrice de débats sur des concepts tels que la création de sens, les musées et la thérapie de même que la transcendance au sein des musées. À travers une approche multidisciplinaire et des collaborations innovantes au sein du milieu communautaire, Lois Silverman s’efforce d’élargir la théorie, les pratiques et les limites des musées, de la san­té et du bien-être. Dans ses projets actuels, elle explore les expériences holistiques et spiri­tuelles vécues dans les musées, le rôle des musées dans le bien-être social, et le développement de compétences et de programmes d’études sur les musées, la santé et le bien-être pour les nouveaux professionnels du secteur muséal. Elle est titulaire d’un doctorat de l’Université de Pennsylvanie et d’un M.S.W. de l’école de travail social de l’Université d’Indiana.  

En quoi l’art contribue à des changements individuels et collectifs (partie 2)?
2 juin 2021 – 10h

Maria Nengeh Mensah est professeure titulaire et directrice de l’École de travail social de l’UQAM. Chercheure féministe et engagée socialement, elle mène des projets de recherche-action portant sur les défis liés à la stigmatisation et à l’inclusion sociale de com­munautés sexuelles et de genres diverses. Notamment, elle collabore avec les organismes Stel­la, l’amie de Maimie, COCQ‐SIDA et GRIS-Montréal depuis plusieurs années. Ses travaux actuels se penchent sur les cultures du témoignage et les leviers de transformation sociale et politique que peuvent être les prises de parole singulière dans les médias ou à travers l’expression artis­tique. Elle est membre du conseil d’administration de Cactus Montréal, un organisme de préven­tion et de réduction des risques pour les personnes qui utilisent des drogues à Montréal.

Isabelle Ginot est professeure au Département de danse de l’Université Paris 8. Ses recherches portent sur les pratiques somatiques et dansées et leurs usages politiques et sociaux, particulièrement en contexte de vulnérabilité sociale. Co-fondatrice de A.I.M.E. (Asso­ciation d’individus en mouvements engagés), elle développe avec l’association un ensemble de pratiques corporelles issues de la danse et des pratiques somatiques pour des personnes en situation de précarité sociale ou de santé. De 2007 à 2017, elle a créé et dirigé le diplôme d’uni­versité Techniques du corps et monde du soin (devenu le parcours Danse, éducation somatique et publics fragiles ). Elle a fondé le groupe de recherche Soma & Po, qui a notamment publié deux ouvrages : Penser les somatiques avec Feldenkrais (dir. I. Ginot, éd. L’Entretemps, Lavé­rune, 2014), et Écosomatiques. Penser l’écologie depuis le geste (dir. M. Bardet, J. Clavel, I. Ginot, éd. deuxième Époque, Montpellier, 2019). Ses recherches actuelles ouvrent ce champ à l’analyse d’oeuvres impliquant des artistes s’identifiant comme en situation de handicap. 

Qu’en est-il des pratiques artistiques à visées sociales au Canada et au Brésil ?
3 juin 2021 – 10h

Judith Marcuse travaille dans le domaine des arts depuis plus de cinq décennies en tant que danseuse, chorégraphe, directrice, productrice, éducatrice, consultante, écrivaine et conférencière. Formée à la danse au Canada, aux États-Unis et en Angleterre, elle a performé pendant plus de 20 ans au sein de compagnies canadiennes et européennes, notamment avec la compagnie de danse de répertoire qu’elle a fondé en 1980 et qui a tourné pendant 15 ans au Canada et à l’étranger. Elle a créé plus de 100 oeuvres de danse/théâtre/film présentées dans le cadre de tournées et a produit six festivals artistiques de grande envergure. Au cours des 20 dernières années, son travail, reconnu à l’échelle internationale, s’est concentré sur l’art communautaire pour le changement social (ASC), y compris trois projets de six ans avec des jeunes. Elle enseigne, donne des conférences et est consultante au niveau international. En 2007, Judith Marcuse a fondé le Centre international d’art pour le changement social (ICASC). Plus récemment, elle a mené une étude de six ans sur l’ASC au Canada tout en enseignant des cours de premier cycle et en mettant en place un programme de deuxième cycle de deux ans dans ce domaine. Elle a reçu des prix prestigieux, dont un doctorat honorifique. En 2019, elle a reçu un prix pour l’ensemble de ses réalisations du Réseau canadien pour les arts et l’apprentissage. Site internet : https://icasc.ca.  

Marcos Antonio Cândido Carvalho est coordonnateur du volet éducation artistique du projet Axé au Brésil. En 1990, il a cofondé l’organisation avec Cesare de Florio La Rocca. Il a travaillé comme consultant pour l’UNICEF et Save the Children-UK en Angola et au Cap-Vert et pour la Fondation de la Banque de Boston (formation des éducateur. trice.s et coordination pédagogique du projet Travessia de 1995 à 1996). De 2001 à 2010, il a été directeur du développement du personnel pour les superviseur.e.s et les enseignant.e.s des écoles publiques de la ville de New York au Satanton / HeisKell Telecommunication Policy Center (Projet Stretch) et au Graduate Center de la City University of New York. Il est éga­lement membre psychanalyste de la Confraria dos Saberes, Salvador-Bahia, depuis 2005. En tant que cofondateur du projet Axé, il travaille dans le domaine de l’éducation artistique et de la transformation sociale depuis 30 ans. En 2004, il a également participé à la fondation d’AxeItalia, qui a une mission similaire en Italie, où il a organisé des ateliers de formation pour les éducateur.trice.s et artistes.